Sous nos yeux intrigués, Carlos Perez dévide la trame d'une tragédie de poche aux accents absurdes et aigres-doux. Clichés dérobés, jeux de regards ambigus. Nudité lisse et robes à colifichets. Oeil scrutateur d'une poupée hiératique aux traits ciselés, et dont la pose étudiée peine à masquer les couleurs défraîchies. Fracas doré d'un sabre en plastique. Un canari empaillé semble sur le point de piailler le nom du coupable. Le spectateur fait irruption au coeur de cette comédie humaine. Dans cet étrange jeu de cluedo dont le scénario se confond avec le réel, est-il intrus, témoin ou acteur? Sur le mur, des inscriptions translucides dévoilent leurs contours entre deux reflets... à peine visibles, mais omniprésentes. Ni trop nettes, ni trop glycérinées.

Judith Adler de Oliveira